FFF, une neutralité indéfendable

Alors que l’équipe de France lance son Euro ce soir, la FFF tremble. Pour les résultats de la bande à Deschamps, mais pas seulement. Dans le climat pesant et angoissant du moment, des joueurs ont osé prendre la parole. Ousmane Dembélé et Olivier Giroud ont appelé à voter, sans donner de consigne précise sur le bulletin à déposer dans les urnes. Kylian Mbappé, aussi, tout en renvoyant, de manière discutable, les extrêmes dos à dos. Marcus Thuram, probablement influencé par le combat antiraciste de son père Lilian, est lui allé plus loin, en appelant explicitement à voter contre le RN. Les joueurs de foot, qui agissent habituellement en robinets d’eau tiède, ont pris position et c’est tant mieux. Laissons-les affirmer leur engagement et influer, si possible, sur les indécis. Mais non, c’en est trop pour la FFF. La fédération s’est fendue d’un communiqué invitant à la neutralité, appelant au droit de réserve. Le sport ne doit pas être politique selon les caciques de l’organisation. Alors que c’est tout l’inverse. Le contexte du moment l’exige. La démocratie et le vivre ensemble sont en jeu. A l’heure où la mobilisation se doit d’être la plus large possible, la FFF fait la morte. Alors quoi ? Elle a peur d’impacter les ventes de maillots aux supporters sympathisants du RN ? Putain de foot business.